27 avril 2016

La transformation du modèle économique des entreprises impacte directement les professionnels du chiffre. L’économie mondiale contraint les entreprises à acheter et vendre au-delà des frontières nationales.  Ces mutations, voulues ou subies, ont donc des conséquences importantes en matière de recrutement et imposent aux recruteurs de tenir compte d’un critère essentiel : celui de la maîtrise de la langue étrangère.

En effet, que l’on soit Anglais en France ou Français en Angleterre, parler couramment une langue étrangère est perçu comme un solide avantage. De même des profils capables de travailler au contact d’autres cultures sont activement recherchés par les recruteurs.

Travailler à l’international ne s’improvise pas. La préparation est un élément déterminant pour la réussite d’un tel projet, plus particulièrement pour les métiers très spécialisés de l’expertise comptable et l’audit.

A l’international, l’ADN de ces métiers est globalement identique à celui observé sur le marché français. Les attentes des recruteurs sont guidées par la recherche de l’excellence technique et de compétences comme la communication, l’ouverture d’esprit et la proactivité. Autant de savoir-faire déterminants, en plus de la maîtrise des normes comptables ou de logiciels spécifiques. Un recruteur anglais, par exemple, cherchera d’abord à identifier sur le CV d’un candidat le niveau d’expérience (junior ou expérimenté) et la formation académique suivie. Ensuite, il voudra comprendre à quoi peut correspondre dans son pays la qualification comptable. Il est donc important d’indiquer les équivalences des diplômes. Etre « qualifed accounant » en Angleterre pourrait représenter le Graal. Si le candidat est « Part-qualifed », l’équivalent d’un EC Stagiaire, sa candidature pourrait ne pas être pas retenue s’il n’explique pas exactement ce que cela signifie dans les faits. 

De même, concernant l’intitulé du poste, il peut être différent d’un pays à l’autre et ne pas définir le même poste dans l’entreprise. Se limiter à l’intitulé avant de postuler n’est donc pas recommandé : l’exemple d’un auditeur externe français, focalisé sur le contrôle de gestion, qui a candidaté pour un poste d’audit interne à Londres, qui a découvert lors de l’entretien qu’il s’agissait en fait du contrôle financier du groupe en est la preuve.

Une certaine stabilité tout au long du parcours professionnel avec une progression de carrière continue sont également appréciées par les recruteurs. Ces-derniers veilleront ensuite à connaître le niveau de pratique en langue étrangère, à s’assurer que le candidat est en mesure de pratiquer son métier dans une langue qui n’est pas sa langue maternelle. Enfin, les éventuelles relations internationales menées dans l’exercice de ses fonctions seront particulièrement bienvenues. 

Concernant la technique, il est certain que la maîtrise des « French GAAP » est un avantage pour accompagner des sociétés françaises basées à l’étranger. Néanmoins, la pratique d’autres normes comptables étrangères (US/UK GAAP) est un atout. La maîtrise de différents logiciels comptables ainsi que de progiciels de gestion intégrée (ERP) est aussi recherchée.

Pour mettre toutes les chances de son côté dans sa recherche, il est important d’être actif et de le montrer grâce à des outils adaptés, tels que les réseaux sociaux ou des CVthèques. Il est aussi primordial de tisser des relations avec les cabinets de recrutement très présents dans certains pays.

Toute personne ambitionnant de travailler à l’international doit tenir compte de deux points qui seront analysés par le recruteur au moment de son choix :

  • L’environnement qu’il intégrera (cabinet international ou local) ;

  • Les compétences techniques, le savoir-faire et le savoir-être appropriés.

Une fois l’étape du CV passée, c’est celle de l’entretien d’embauche qu’il faut préparer. Pour le candidat, il est important d’adopter un comportement différenciant. Cela peut se traduire naturellement par la démonstration d’un réel intérêt pour son métier, de sa passion et simplement de sa capacité à savoir se vendre et convaincre. Les recruteurs au sein des cabinets d’audit et d’expertise comptable anglais, par exemple, considèrent que les experts du chiffre sont de plus en plus en relation avec les clients. Selon eux, le conseil quotidien a un impact fort sur le résultat final de l’entreprise. Il est donc primordial d’être avenant et proactif.

Pour mener à bien son projet, il est essentiel, avant tout autre chose, de le définir et d’identifier ses avantages concurrentiels. Quelles sont ses forces, ses différences ? Quels sont ses compétences, savoir-faire ? Quelles sont ses ambitions ? Plus que de parler couramment une autre langue, c’est avant tout le type de clientèle, les différentes cultures d’entreprise connues et les dossiers traités qui seront finalement déterminants.  Ils définiront le candidat et son parcours tout au long du process de recrutement (du CV à l’entretien d’embauche).

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