1 décembre 2016

Le CJEC vous propose de suivre l’actualité expertise et CAC au travers de la participation de ses représentants aux grands événements de la profession.

Aujourd’hui, découvrez l’intervention d’Yves PASCAULT, Président CJEC, qui a pris part à la table ronde « Révolution numérique et technologies innovantes : les évolutions de la mission » lors des 29e Assises de la CNCC à Strasbourg.

 

  • Qu’est-ce que le numérique a changé dans le quotidien de votre cabinet ?

Yves PASCAULT : Le numérique nous a obligé à nous adapter à un nouvel environnement mais nous a aussi permis de saisir l’opportunité de faire différemment et de se démarquer de nos prédécesseurs. Cela est passé par la mise en place d’une organisation, au sein du cabinet d’audit, intégrant les outils technologiques avec 95 % de dématérialisé et la collecte des informations numériques auprès des clients qui, aujourd’hui, sont aussi équipés.

 

  • Concernant la mission d’audit, quelles évolutions voyez-vous ?

Yves PASCAULT : Une évolution des outils notamment. Auparavant, le papier était le maître mot pour justifier nos travaux. Un de mes associés, lorsqu’il a commencé à me former, me disait même en plaisantant : « Yves, allons collecter du papier pour nos dossiers ». Aujourd’hui dans une démarche quasi exclusivement tourné vers le zéro papier, je dis à mes collaborateurs « Allons récupérer des fichiers PDF ou des données numériques ». L’évolution des outils mis à notre disposition et l’impact du numérique chez nos clients, nous oblige à voir la mission autrement et à mettre en place une organisation intégrant ce nouvel environnement : équipement des collaborateurs, formation aux outils d’analyse de données, recrutement de collaborateurs avec des profils plus tournés vers l’informatique, voire des ingénieurs informaticiens, appréhension les ERP de nos clients.

 

  • Pensez-vous que, comme dans les films d’anticipation, qui sont aujourd’hui la réalité pour un certain nombre de secteurs, la machine va remplacer l’homme pour ce qui est de l’audit ?

Yves PASCAULT : Heureusement que non. Pour ma part, je vois cette transition numérique comme un point positif pour nos relations avec nos clients. La part humaine est souvent méconnue ou pas assez mise en avant quand nous présentons notre métier. Mais elle est au cœur même de celui-ci. Ces relations humaines sont indispensables, entre les collaborateurs, entre collaborateurs et associés, entre collaborateurs et salariés des entreprises auditées, entre associés et direction de l’entreprise. La machine ne remplacera pas l’auditeur, elle va l’aider à avoir une analyse plus fine (de plus en plus exhaustive), en lui faisant gagner du temps, temps qui lui permettra d’apporter plus de recommandations à son client, d’avoir plus de prise de recul sur son dossier et de fait un meilleur audit. Le numérique doit justement aider les auditeurs à formaliser leur dossier plus vite, pour consacrer plus de temps aux analyses et aux échanges avec les clients, qui sont la base d’une approche par les risques optimale. Les informations sont chez nos clients, et les plus gros enjeux d’audit sont la plupart du temps mis en avant lors d’échanges avec les salariés ou la direction de nos entreprises auditées. Bien que mes collaborateurs soient équipés pour travailler à distance, je leur demande de travailler à au moins 80 % du temps chez nos clients. L’audit ne se fera jamais à distance.

 

  • Existe-t-il des ordres professionnels ou fédérations qui ont mis à la disposition de leurs membres un cloud sécurisé ?

Yves PASCAULT : Si certains cabinets, notamment via des réseaux, s’organisent pour mutualiser leur accès à ces technologies, les cabinets de petite ou moyenne taille réfléchissent plutôt ces transitions à leur niveau et en interne. Ainsi, la CNCC a un rôle à jouer pour nous proposer de tels outils sécurisés en y faciliter l’accès.

 

  • Les cabinets d’audit ont-ils déjà l’habitude de faire des tests de sécurité de leurs systèmes ?

Yves PASCAULT : Pour ma part, nous faisons appel à des sociétés spécialisées pour sécuriser notre réseau et les données que nous y stockons. La confidentialité et le secret professionnel nous poussent à faire attention à cet aspect. D’un point de vue de l’audit, nous avons un ingénieur informatique qui teste la sécurité des systèmes de nos clients.

 

  • Un dernier mot pour conclure cette table ronde ?

 

Yves PASCAULT : Le numérique ne doit pas faire peur aux commissaires aux comptes. Il suffit de s’adapter et de voir cette évolution comme un point positif et une source d’apport de valeur ajoutée à nos clients. La machine ne remplacera pas l’auditeur, elle le bonifiera. Enfin, en tant que Président du CJEC, je me permettrai de rappeler, à nos confrères aînés, qui pourraient se sentir dépasser par cette évolution, que les adhérents du CJEC sont prêts à les accompagner dans cette transition et à mettre en place une collaboration gagnant/gagnant, basée sur l’expérience de l’aîné et sur le jeune confrère à l’aise avec le numérique, pour apporter toujours plus à nos clients et à notre belle profession. Un seul endroit pour trouver ces confrères, la bourse de compétences, outil développé par le CJEC http://labourse.cjec.org/ !

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