9 novembre 2020

Autrement dit, le pôle social du cabinet a-t-il une faiblesse ?

Le marché de la paie, contrairement à celui de la tenue comptable, n’est pas réglementé. On ne parle pas ici de la réglementation sociale, mais bien de la libre concurrence.

Si ce marché de la paie aux PME, ETI et autres sociétés cotées, reste l’apanage de grosses structures (éditeurs et sociétés d’externalisation), force est de constater que les cabinets d’expertise comptable dominent largement le marché de la paie auprès des PE et TPE, entendez les Petites et Très Petites Entreprises (moins de 50 salariés).

Ce segment n’échappe pas aux assauts des disrupteurs, et c’est de bon aloi. La concurrence est saine et pousse les acteurs à se réinventer. Depuis plus de trois ans, la profession remarque les assauts de quelques startups de la paie ayant pour principale cible ses clients TPE/PE.

La profession n’ayant jamais démérité en matière de prestations sociales et d’établissements de bulletins de salaire, on peut alors se demander quels sont les arguments qui poussent les entrepreneurs à franchir le pas jusqu’à résilier cette prestation auprès de leur expert-comptable ?

 

4 arguments peuvent être mis en avant pour attaquer les cabinets sur ce marché. Ils sont :

1/ La qualité, peut-être…

Difficile de mettre à mal les experts-comptables sur ce crédo. Évidemment, comme pour tous les services, les cabinets ne sont pas toujours irréprochables et ponctuellement des erreurs peuvent se glisser dans les bulletins. Mais d’une façon générale, les cabinets sont reconnus pour le sérieux, la qualité et le soin apportés à la réalisation des paies et des déclarations de leurs clients. Le “Vous en avez marre des erreurs de votre expert-comptable et des bulletins de salaire faux…” ne prend donc pas et les “dites startups” ne s’y sont donc pas aventurées.

 

2/ Le prix, sans doute…

Difficile de définir le prix unique d’un bulletin de salaire. Cela dépend du nombre de paies à réaliser et parfois de la complexité de la convention collective. Mais globalement, un bulletin de paie se facture aux alentours de 15 à 20 € par les cabinets. Sans pouvoir analyser précisément la grille tarifaire des disrupteurs dont les prix sont souvent sur demande, nous savons que les tarifs proposés sont équivalents à ceux des cabinets, voire supérieurs (20 €/bulletin sans dégressif par exemple). Bref, il n’existe pas un avantage coût clairement affiché par les disrupteurs, on serait presque tenté d’affirmer le contraire.

Le “Vous en avez marre de payer trop cher votre expert-comptable pour l’établissement de vos paies…” n’est donc pas, non plus, un axe retenu par ces startups.

 

Jérôme Clarysse • Président de RCA

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